Avec la linguistique de migration a eu lieu un changement des paradigmes: au lieu de n'analyser que des langues "in situ" (comme c´était le cas pour des décennies), on a commencé à étudier systématiquement la situation (socio-)linguistique et le développement des langues "in motu" (cf. Stehl 2011); ce faisant on a par exemple détecté la création de nouvelles variétés hybrides dans des contextes migratoires (Gugenberger 2009, 2010). Jusqu'à aujourd'hui, pourtant, on a négligé des recherches linguistiques sur des langues de contact in motu, et cela malgré le fait qu'une grande quantité des créolophones vit dans la diaspora.

Dans notre présentation, nous allons décrire un nouveau projet de recherche qui, justement, essaiera de combler cette lacune: dans ce projet nous allons étudier des langues de contact stables (i.e. des créoles à base française, notamment le créole haïtien), et d'autres idiomes de contact moins stables (surtout le nouchi) dans des différents contextes diasporiques.

Après avoir introduit les questions fondamentales qui se posent (Observe-t-on une différence dans le comportement linguistique entre langues de contact stables et langues de contact instables en contexte diasporique? Comment se passe-t-il le processus de hybridation avec des langues déjà hybridisées? etc.), on discutera des problèmes méthodologiques du projet ainsi que quelques brefs exemples du créole haïtien dans des situations diasporiques.